Le recrutement des banques s’adapte à l’évolution du secteur

Depuis 2011, le secteur bancaire voit ses effectifs diminuer d’environ 1 % par an. Malgré ce phénomène, les agences continuent d’accueillir de nouvelles recrues. La FBF (Fédération bancaire française) a d’ailleurs recensé 42 300 embauches en 2018. À noter que les acteurs du secteur se disputent les meilleurs profils. Explications.

Selon la FBF, les embauches qui ont été effectuées au cours de l’année 2018 s’inscrivent dans une tendance à la hausse des recrutements entamée depuis environ 4 ans. Ainsi, avec ses 362 800 salariés, le secteur bancaire représente actuellement 1,9 % de l’emploi dans le secteur privé en France.

Toutefois, par rapport aux 381 000 collaborateurs recensés en 2015, ces effectifs confirment la réduction du personnel observée ces dernières années. Il faut par ailleurs considérer les 45 400 départs dans le secteur pour se rendre réellement compte de la situation. Au final, le secteur bancaire ne figure plus parmi les créateurs nets d’emplois.

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Les banques se disputent les jeunes talents

Les banques françaises mettent désormais tout en œuvre pour recruter les meilleurs talents, quitte à débaucher auprès d’autres établissements. Elles cherchent en effet à s’entourer des meilleurs conseillers, que ce soit pour la gestion de patrimoine ou les services aux entreprises.

Ainsi, 3 % des salariés des banques en CDI ont démissionné en 2018. En 2015, les départs de CDI étaient constitués de 27,7 % de démissions. Ce taux atteint les 36 %, deux ans plus tard. D’après la directrice de la FBF, Marie-Anne Barbat-Layani :

Les banques se battent pour recruter les meilleurs profils et dans ce contexte, les jeunes n'hésitent pas à aller à la concurrence quand leur promotion se fait trop attendre.

Marie-Anne Barbat-Layani.

D’autre part, les banques s’efforcent d’innover pour recruter de nouveaux talents. Par exemple, Société Générale a proposé à ses salariés de financer entièrement une formation à l’université de Cergy-Pontoise pour valider leur Master 2 au bout de trois ans.

D’ailleurs, l’enrichissement des compétences des salariés par la formation se révèle stratégique dans le milieu. En effet, le secteur bancaire connaît actuellement un important flux de départ à la retraite (environ 10 000 en 2018). Le recrutement et la formation doivent ainsi être renforcés pour amortir ces départs durant les trois prochaines années.

Des recrutements priorisant l’informatique et la vente

Au sein des institutions financières, il est désormais indispensable de développer un système de fidélisation efficace, car les clients peuvent changer de banque à tout moment. Les banques traditionnelles doivent donc s’entourer d’une équipe performante pour améliorer leur force de vente et accentuer leurs plus-values technologiques.

En 2018, on retiendra les chiffres suivants en matière de recrutement :

• 32 % des nouveaux CDI étaient destinés aux chargés de clientèle ;
• 16,5 % à l’informatique ;
• 9,8 % aux contrôles et risques ;
• 6,1 % à l’accueil ;
• 5 % au conseil en patrimoine.

Selon Béatrice Layan, responsable de l’Observatoire des Métiers à la FBF :

Les besoins sont très nombreux dans les métiers de l'informatique, des risques, de la conformité, dans les forces de vente ou encore les métiers de la finance verte.

Béatrice Layan.

Toutefois, pour l’instant, les métiers de la finance verte restent encore sous-représentés dans l’Hexagone. Ainsi, les opportunités sont encore assez nombreuses dans le domaine. D’autre part, comme l’explique la directrice de la FBF :

Le niveau de formation des profils recrutés continue de s'élever. C'est l'une des évolutions les plus importantes du secteur ces dernières années : 63 % des embauches se font désormais à BAC + 4 ou plus contre seulement 52 % il y a quatre ans.