EPI, le nouveau système de paiement européen testé en France fin 2023, va-t-il remplacer votre carte bancaire
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Publié le par Meilleurtaux Banques
L’European Payment Initiative (EPI), le système de paiement paneuropéen, arrive en phase de test en France et en Allemagne dès la fin de l’année. Va-t-il faire de l’ombre à votre carte bancaire Visa ou Mastercard ?
Après deux ans et demi de tractations, l‘European Payment Initiative (EPI) devrait enfin voir le jour en fin d’année. C’est du moins la promesse faite mardi par les porteurs du projet de paiement paneuropéen, censé aller casser le duopole des mastodontes américains Visa et Mastercard dans le paiement.
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Priorité pour les particuliers
Ce projet d’indépendance européenne va, dans un premier temps, être proposé aux particuliers en France et en Allemagne. Précisément ceux qui sont clients des établissements bancaires qui ont rejoint l’aventure.
Pour le moment, sur les 16 banques partenaires du projet, six sont françaises. Il s’agit du Crédit mutuel, de BNP Paribas, du Crédit agricole, de La Banque Postale, de BPCE, ainsi que Société Générale. « D’autres vont suivre », assure toutefois Martina Weimert, la directrice générale du projet, au quotidien Le Parisien.
Puis, après avoir visé exclusivement les particuliers, le projet s’étendra aux paiements de particuliers à professionnels dans le courant de l’année 2024. Ainsi qu’aux achats en ligne, et aux paiements en point de vente. Et ce, toujours en France et en Allemagne, mais aussi en Belgique, et enfin, aux Pays-Bas à la fin 2024.
Concurrencer les géants Visa et Mastercard
Pour rappel, ce projet est né de deux constats. D’une part, c’est « qu'aujourd'hui, notre principal outil de vie c'est le téléphone », observe Martina Weimert. Et d’autre part, bien « qu’il existe une soixantaine de solutions qui font du paiement instantané ou un équivalent, l'Europe n'avait pas de solution commune », ajoute-t-elle.
Déjà, en 2012, plusieurs banques européennes avaient tenté de s’allier pour créer un système de paiement concurrent de Visa et Mastercard. Mais ce projet, baptisé « Monnet », n'avait finalement pas abouti, en raison du niveau d'investissement trop important à réaliser.
Aujourd’hui, dans un contexte géopolitique bien différent, marqué par les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, sur fond de guerre en Ukraine, l’idée d’une souveraineté européenne en matière de paiement est de retour sur la table. Et elle est soutenue par la Commission européenne, ainsi que par la Banque centrale européenne.
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Des virements gratuits et instantanés pour les utilisateurs
Concrètement, grâce à ce nouveau système de paiement, les usagers pourront se transférer de l’argent entre eux, de compte bancaire à compte bancaire, gratuitement et en quelques secondes. A la manière de Lydia ou de Paylib entre amis. Pour l’utiliser, il faudra donc être doté d’un smartphone.
En physique, les commerçants n’auront qu’à présenter un QR code au client qu’il pourra scanner, le renvoyant vers sa banque et une autorisation de virement instantané. D’après la directrice d’EPI, on pourra ainsi « flasher un QR Code sur un vélo pour le louer, sur une publicité pour acheter directement une paire de baskets, permettre de payer son coach sportif qui n’a peut-être pas de terminal bancaire… ».
Un système de paiement propre à l’Europe
« De quoi ringardiser la carte bancaire », selon Le Parisien. Selon le média, « il serait également à l’avenir possible de payer via la puce NFC de son smartphone ». Concernant les paiements en ligne, cela fonctionnera de la même manière, mais avec des liens plutôt qu’un QR code. « Plusieurs modalités de paiement seront possibles : transactions uniques, abonnements, paiements échelonnées, paiements à la livraison et réservations », explique la société EPI dans son communiqué.
Dans un entretien aux Echos, Thierry Laborde, le directeur général délégué de BNP Paribas, s’est félicité de ce nouveau portefeuille électronique : « L'Europe aura désormais son système de paiement propre, ce qui est une très grande avancée ». Il a également affirmé fièrement que « les six grandes banques françaises sont restées unies depuis le premier jour ».