Le succès retentissant des cryptoactifs interpelle la Banque de France
En France, les monnaies numériques telles que l’Ethereum, le Ripple, le Binance Coin, etc. ne cessent d’attirer les consommateurs. Une réussite qui pourrait à terme entraîner l’effondrement de la devise européenne, l’euro. Partant de ce constat, la banque centrale française met l’accent sur la nécessité d’une réglementation rapide des devises virtuelles.
Actuellement, la liste des organismes bancaires proposant la vente ou l’achat de monnaies cryptographiques reste encore concise. Seules quelques enseignes dématérialisées, dont Revolut ou Boursorama Banque offrent la possibilité de profiter d’un compte dédié aux cryptoactifs. Toutefois, les cryptobanques, de nouvelles Fintech exclusivement consacrées aux devises numériques, pénètrent progressivement sur le marché.
Par rapport à cette situation, les portefeuilles digitaux des Français pourraient prendre en charge l’euro virtuel d’ici quatre ans. Récemment, la Banque Centrale Européenne (BCE) a autorisé le lancement d’un examen relatif au développement de cette nouvelle monnaie. S’étalant sur deux ans, l’opération vise à fournir aux Européens une nouvelle devise digitale sécurisée et fiable.
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En passe de rattraper la carte bancaire
La présidente de l’autorité financière européenne, Christine Lagarde explique :
Notre travail vise à garantir qu’à l’ère du numérique, les citoyens et les entreprises continuent d’avoir accès à la forme de monnaie la plus sûre, la monnaie de banque centrale.
Christine Lagarde
Tous les détails de cet euro virtuel restent à déterminer. Lors du stade d’étude, la BCE devra notamment passer en revue :
- Les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre les paiements illicites et la fraude fiscale ;
- La mission dont sont investis les établissements bancaires ;
- Les dispositifs destinés à assurer des transactions sécurisées.
Sur ce sujet, la carte bancaire est déjà passée devant les paiements liquides depuis quelque temps. Mais pour les solutions numériques, la crise sanitaire a stimulé l’intérêt de la clientèle à leur égard. Une évolution qui devrait être constatée dans une comparaison néobanque.
Nécessité urgente d’une réglementation européenne
L’écart entre les monnaies cryptographiques (Litecoin, Ripple, Bitcoin, etc.) et la carte bancaire tend à se réduire. Surtout en matière de réglementation, la Banque de France (BDF) s’inquiète de cette ascension rapide. Depuis avril de l’an dernier, les devises digitales étaient déjà juridiquement encadrées par la loi Pacte.
Malgré tout, la BDF appelle à une instauration d’un encadrement précis en Europe, et ce, le plus rapidement possible. Pour cause, la banque centrale française redoute une dépréciation de l’euro si aucun encadrement autour de ces cryptomonnaies n’est pris.
Bien évidemment, l’attrait pour ces monnaies dématérialisées pourrait provoquer un abandon de l’euro au profit des nouveaux cryptoactifs. Le gouverneur de la BDF, François Villeroy souligne :
Qu’il s’agisse des monnaies numériques ou des paiements, nous, en Europe, devons être prêts à agir aussi vite que nécessaire, ou prendre le risque d’une érosion de notre souveraineté monétaire.
François Villeroy
Une déclaration faite en marge du colloque financier annuel de Paris Europlace. D’après le banquier central, l’Union européenne ne dispose plus que d’un ou deux ans pour adopter les mesures requises.