Les enquêtes contre le blanchiment d’argent se multiplient dans le secteur de la néobanque
Dans le secteur bancaire, les soupçons et les mises en examen s’enchaînent pour les néobanques. Des organismes qui offrent une ouverture de compte en quelques minutes, et ce, sans qu’un justificatif soit réclamé aux clients. Il y a quelques jours, la Fintech anglaise Monzo a affirmé être soupçonnée par le Régulateur financier.
Comparées aux banques en ligne ordinaires, les néobanques semblent aujourd’hui susciter davantage la suspicion des gendarmes financiers. Pour cause, ces dernières se révèlent plus nombreuses à proposer une ouverture de compte exempt d’une quelconque justification de revenus. Il en est de même à l’égard de la rapidité des parcours d’inscription. De leur côté, leurs homologues se montrent plus circonspects et offrent principalement de l’épargne et du crédit.
Dans ce cadre, Monzo a récemment confirmé se trouver dans le viseur du régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA). Un des leaders anglais de la néobanque, l’établissement fera l’objet d’une enquête pour les activités menées entre octobre 2018 et avril 2021.
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Monzo soupçonné de dissimulation par la FCA
Dans son rapport annuel, l’enseigne aux 5 millions de clients a déclaré que sa mise en examen venait juste de débuter. À l’issue de celle-ci, elle pourrait se voir infliger des sanctions. La FCA jugera si durant l’intervalle en cause, l’entreprise détenait des dispositifs requis pour lutter contre le blanchiment d’argent. Par ailleurs, elle appréciera également si des cas de dissimulation sont observés.
Par rapport à cette investigation, un représentant de la société a déclaré :
La prévention des crimes financiers est un sujet qui concerne l’ensemble du secteur bancaire et Monzo l’aborde extrêmement sérieusement.
En 2020, la priorité de Monzo consistait à investir dans ses surveillances en la matière, poursuivait-il. Et d’ajouter que l’établissement continuera d’investir considérablement. Pour sa part, la FCA s’est abstenue de tout commentaire concernant les détails de l’affaire.
Dans une comparaison néobanque, d’autres acteurs figurent également dans les dossiers des régulateurs. En 2018, le gendarme financier outre-Rhin avait par exemple ouvert une enquête contre le leader allemand de la banque mobile, N26.
Une confiance à l’égard des nouveaux clients
Ces derniers temps, les entreprises ont augmenté leurs efforts afin d’améliorer la sécurité et de rassurer les clients. Le tout en garantissant des étapes d’inscription rapides. Depuis 2019, Revolut impose un plafond de 30 000 euros à ses adhérents. Seule une justification de l’origine des fonds leur donnera droit à la réalisation d’un dépôt supérieur à ce montant.
Dans ce contexte, la recherche de nouveaux consommateurs pousse les banques mobiles à simplifier l’ouverture de compte. Sur la plupart de ces applications, les enseignes soulignent la possibilité de s’inscrire en seulement 10 minutes maximum. Afin d’accorder la confiance à leurs nouveaux affiliés sans leur réclamer une liste interminable de justificatifs, les sociétés misent sur la technologie.
Cette situation concerne bien d’autres filières à part l’industrie bancaire. Cependant, ce secteur veille au respect des règles relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent, mais aussi de la loi. Les gendarmes financiers s’activent et multiplient les investigations.