De plus en plus de banques collaborent avec les Fintech via les plateformes d’open banking
Appliquée au niveau européen depuis le mois de janvier 2018, la Directive sur les services de paiement (DSP2) a apporté des résultats. En effet, les Fintech n’hésitent pas à multiplier les collectes de fonds, sachant qu’elles enregistrent une croissance de leur chiffre d’affaires. Quant aux banques traditionnelles, elles préfèrent externaliser le développement des interfaces de programmation qu’elles jugent coûteux.
Réalisation d’opérations de paiement, agrégation de comptes bancaires, suivi des flux en temps réel... tels sont les services innovants développés par les néobanques via les API. En effet, les banques ont l’obligation de partager leurs données avec les nouveaux arrivants du secteur à travers les plateformes d’open banking. Ces dernières sont d’ailleurs en pleine expansion, sachant que les établissements bancaires classiques y accèdent davantage.
Le marché totalisera 7,2 milliards de dollars à l’horizon 2022 d’après le cabinet d’audit PwC. La concurrence s’intensifie pour les Finetch puisque les géants du Web s’y intéressent également, d’autant qu’il leur est facile d’y accéder.
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Un marché prometteur aisément accessible
En tant qu’associé chez Deloitte, Julien Maldonato relate qu’il n’est pas difficile pour les autres acteurs de concurrencer les banques mobiles. Non seulement l’agrément permettant d’exploiter les interfaces de programmation est largement accessible, mais encore elle est valable dans toute l’Union européenne. Le délai d’obtention de la licence ne dépasse pas six mois. Tous ces détails font l’attractivité de l’autorisation offerte par la DSP2.
S’engager dans cette démarche est-elle rentable ? La plupart des plateformes d’open banking ne renseignent pas forcément sur leurs revenus. Néanmoins, un site web d’informations économique rapporte que la Fintech suédoise Klarna a par exemple fait état d’une progression de 31 % de son chiffre d’affaires en 2018, avec 130 000 clients. Celui-ci s’est établi à 627 millions de dollars, sachant que la plateforme permet d’entrer en connexion avec 4 300 établissements.
Des services en perpétuelle évolution
Actuellement, les plateformes ne se limitent plus aux services d’agrégation de comptes au profit des tiers. Elles cherchent à fournir directement de la valeur ajoutée à l’expérience client des start-up et des enseignes bancaires, à travers leurs services novateurs.
Il s’agit par exemple de rendre le virement des salaires encore plus simple et de faciliter les démarches pour l’obtention des prêts. À ce propos justement, les services d'ING liés à l’octroi de crédit aux entreprises sont l’œuvre de Budget Insight. Le PDG de la Fintech, Clément Coeurdeuil, informe sur l’étude du dossier des candidats :
« Grâce aux trois mois d'historique des comptes bancaires, auxquels nous accédons via les API, nous pouvons déterminer si vous avez les moyens de le rembourser et pouvons scorer votre profil très rapidement ».
Clément Coeurdeuil.
Il reste à savoir si les néobanques souhaitent viser d’autres acteurs, dont les concessionnaires automobiles, avec les tours de table qu’elles réalisent les unes après les autres.