Le rôle fondamental des banques
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Publié le par Meilleurtaux Banques
À l’occasion d’une conférence organisée par le cabinet de conseil A.T. Kearney le 25 octobre dernier, Olivier Klein intervient pour confier ses pensées sur la mission principale des banques.
Selon le directeur général de la banque populaire BRED et professeur d’économie finance à l’HEC, le rôle principal des banques est de supporter le risque financier à la place des acteurs économiques (ménages et entreprises).
Il semble pourtant que pour certaines raisons, le régulateur est tenté de limiter ce rôle. Quelles en sont les conséquences sur le marché financier ? Éléments de réponse !
Ménages et entreprises, victimes directes
Avant toute chose, il est utile de préciser qu’on distingue généralement trois grandes catégories de risques financiers à savoir le risque de contrepartie, le risque de liquidité et le risque de taux d’intérêt. Constitutivement faits pour assumer ces risques tous les établissements de crédit, banques de réseau et banques à distance, se doivent de les gérer de manière professionnelle et réglementée.
Si, sous prétexte qu’il serait dangereux pour les banques de tenir ce rôle, le régulateur venait à limiter leur capacité à accomplir cette tâche, le risque se situerait naturellement ailleurs.
Olivier Klein explique que de par leur préférence pour la liquidité, les agents économiques qui disposent d’avoirs financiers préfèrent plutôt les placer à court terme. Pour cela, ils ont recours aux banques qui placent à leur tour ces avoirs auprès d’autres ménages ou entreprises qui désirent emprunter sur le long terme.
Ces transactions génèrent inéluctablement des risques de crédit, de taux et de liquidité. Il s’ensuit que si les établissements bancaires ne supportent plus, ou moins, ces risques, ils se répartissent directement sur les ménages et les entreprises ou indirectement via les investisseurs institutionnels.
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La règlementation, un facteur à risque
L’enjeu principal est de veiller à ce que la règlementation n’engendre pas de risques supplémentaires aux banques. Imposer trop de contraintes aux enseignes bancaires pourrait en effet diriger le risque qu’elles doivent initialement assumer vers des sphères moins réglementées.
De nouveaux risques systémiques pourraient par conséquent naître. En guise de comparaison, les assureurs sont souvent soumis à une forte réglementation. Néanmoins, celle-ci n’est pas toujours relative à l’activité de crédit alors que le savoir-faire des compagnies d’assurance en la matière est moins avéré que celui des banques.
Le régulateur est ainsi tenu d’envisager d’un point de vue global ce déplacement du risque systémique. Trop plafonner le risque pris par les banques serait de sous estimer leur rôle économique de base.
Cela ne signifie toutefois pas qu’il ne fallait pas prescrire une hausse des ratios de solvabilité bancaire, introduire des ratios de liquidité ni procéder aux autres dispositions prises suite à la crise de 2007-2008. Bien au contraire, Olivier Klein affirme que c’est juste une question de mesure.